• Il s'agit sans doute d'un des textes les plus inattendus d'Aragon: une pièce radiophonique composée en 1937 à partir d'un poème de Descartes de 1649 pour Christine de Suède. Une jeune chercheuse, Delphine Vernozy, qui a consacré sa thèse aux livres de ballet, a étudié ce texte lors d'un colloque, "L’idée de littérature à l’épreuve des arts populaires 1870-1945" dont les Actes sont parus aux Classiques Garnier en 2014. Nous en donnons ici le résumé:

     

     


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  • Signalons ici le gigantesque travail de recension bibliographique mené depuis au moins deux ans par Marie GISPERT (Université Paris 1-HiCSA) et Catherine MENEUX (Université Paris 1-HiCSA). Le projet consiste dans l'établissement d'une bibliographie des écrits sur l'art d'écrivains et poètes du XXe siècle. Pour la lettre A, Apollinaire, Aurier et Aragon. On accède, en cliquant sur son nom, à trois documents en ligne: une bibliographie générale des écrits d'Aragon sur l'art, une autre des textes d'études consacrés à cette dimension majeure de l'oeuvre et enfin une liste précise des sources d'archives (documents et manuscrits). D'autres entrées sont possibles, très utiles, via la recension des articles écrits par Aragon pour Littérature, Paris-Journal, L'Humanité, Ce soir, Les Lettres françaises...mais on est un peu surpris de ne pas y trouver, Nord-Sud, Sic, Dada ou encore La Révolution surréaliste et Le Surréalisme au service de la révolution dans la rubrique "principales collaborations". Le travail est sans doute en cours (ce que confirme l'un des paragraphes de présentation: "Le site a pour but de valoriser la recherche dans le domaine de la critique d’art, de faciliter l’accès aux documents et de créer des liens entre les chercheurs. Evolutif, il a pour vocation à être enrichi progressivement, aussi bien par l’ajout de nouveaux auteurs que par la complétion des bibliographies déjà mises en ligne." ), de même pour les pseudonymes d'Aragon, réduits à trois variantes, alors qu'ils sont bien plus nombreux. Ces oublis ou ces recensions partielles seront certainement rectifiés par les équipes en charge mais l'on s'interroge sur l'impression de clôture du site: il semble impossible à un chercheur extérieur de proposer une nouvelle entrée via un formulaire en ligne qui pourrait ensuite générer une modification des bibliographies, actuellement figées au format pdf ou word. On ne peut que saluer le socle déjà constitué et souhaiter le développement et l'extension des recensions bibliographiques de ce site: les écrits sur l'art constitue chez Aragon un territoire vertigineux grand ouvert aux chercheurs.

    Illustration: couverture des Ecrits sur l'art, Flammarion, 2011. Photographie d'Aragon par Man Ray, 1925.

    http://critiquesdart.univ-paris1.fr/index.php


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    Érotisme et pornographie dans l'œuvre de Louis Aragon (ENS Paris)

    Le 30 mars 2019 à l’ENS Paris, rue d'Ulm

    Séminaire de l’Équipe Aragon (dir. Luc Vigier) de l’Institut des textes et manuscrits modernes

    Louis Aragon a accordé une place de choix dans son œuvre à l’écriture du désir et de la sexualité, allant parfois jusqu’à faire d’Éros la pierre de touche poétique d’un grand nombre de textes dans lesquels le corps et le plaisir ne cessent de circuler. Pourtant, rares sont les études s’intéressant en profondeur à la figure d’un Aragon érotique, voire pornographe, peut-être trop souvent occultée par celle de l’intellectuel communiste et du fou d’Elsa. C’est donc tout un pan de l’œuvre d’Aragon, du Libertinage à Théâtre / roman, en passant par La Défense de l’infini ou Henri Matisse, roman, qui appelle à être analysé aujourd’hui sous le signe d’une érotique singulière, dont il faudra cerner les contours mais aussi les contradictions, celles-ci se trouvant peut-être à l’origine de cette étonnante mise à l’écart. 

    Nous ne pourrons ignorer la posture paradoxale de l’auteur vis-à-vis de la sexualité et plus spécifiquement de son écriture : Aragon n’a-t-il pas en effet nié jusqu’à sa mort la paternité de son texte le plus explicitement érotique, « Le Con d’Irène » ? Son écriture ne cesse-t-elle pas d’osciller entre rejet et fascination pour la geste des corps, tour à tour déplorant le profond « limité de l’expérience érotique[1] » puis louant dans Le Paysan de Paris « cette furie physique », «le mépris de l’interdiction et le goût du saccage[2] » qu’elle suscite ? Malgré cette ambivalence, le texte aragonien retourne sans cesse au désir, comme si le langage, et donc la littérature, devenaient des instruments nécessaires au poète pour approcher les corps et leurs jouissances. Les propositions de communication pourront ainsi se concentrer sur le lien établi par Aragon entre langage et sexualité, mais aussi sur les paramètres stylistiques et thématiques constitutifs de l’érotique aragonienne, tels que l’esquive de toute représentation directe de la jouissance, le recentrement du texte sur la naissance intérieure du désir chez les personnages, ou encore la valorisation de la jouissance féminine et l’éviction partielle du modèle phallique. Outre la totalité de l’œuvre littéraire de notre poète, les interventions pourront aussi s’appuyer sur tout un ensemble de documents à l’intérêt indéniable dans lesquels Aragon témoigne de sa propre sexualité (voir par exemple le numéro des Archives du surréalisme consacré à la sexualité, ou l’entretien d’Aragon paru chez Lui en avril 1974).

    Il s’agira aussi de s’interroger sur l’éventuelle distinction opérée par le corpus entre érotisme et pornographie, en s’intéressant notamment à l’usage politique que semble faire Aragon de cette dernière : si la sexualité bourgeoise est grotesque, parce que toujours préoccupée d’en finir le plus vite possible, le « vagabondage des sens[3] » défendu par Aragon se fait à l’inverse le support d’une transgression et d’une révolte qui se veut être celle de l’infini sur le fini. Dès lors, quelle est cette idée de la sexualité qui soutient l’érotisme aragonien et vient l’arracher aux bras infâmes de l’obscénité ? 

    Cette journée d’étude fait suite à un précédent séminaire ayant eu lieu en décembre 2018 sur le même sujet. Les communications prendront la forme d’un exposé oral de 30 minutes et seront suivies d’une discussion. Elles seront publiées dans le prochain numéro des Cahiers Aragon.

    Vous pouvez envoyer un bref résumé de votre proposition d’intervention avant le 15 février 2019 à l’adresse suivante : louise.mai@ens.fr.

     

    Sites de l’ITEM et de l’Équipe Aragon :

    http://www.item.ens.fr

    http://louis-aragon-item.org

     

    [1] Louis Aragon, La Défense de l’infini [1986], édition renouvelée et augmentée par Lionel Follet, Paris, Gallimard, coll. Les Cahiers de la NRF, 1997, p. 267.

    [2] Louis Aragon, « Le Paysan de Paris » [1926], Œuvres poétiques complètes I, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2007, p. 180-181.

    [3] Louis Aragon, La Défense de l’infiniop.cit., p. 69.


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  • Aragon et les dessins de l'histoire: de David d'Angers à Géricault (5 juin à Angers)

    Conférence : Aragon et les dessins de l'histoire : de David d'Angers à Géricault

    jeudi 05 juin 2014 à 18h30

    Rendez-vous réguliers centrés sur les publications concernant l’art et l’histoire de l’art (1h30).

    Les conférenciers invités permettent au public d’appréhender un sujet artistique d’actualité, en écho avec une ou plusieurs œuvres faisant partie des collections des musées d’Angers.
    En lien avec la présentation des dessins de David
    Aragon et les dessins de l'Histoire : de David d'Angers à Géricault
    par Luc Vigier,  maître de conférences, Université de Poitiers et directeur de l'Équipe Aragon de l'Institut des Textes et Manuscrits.

    Durée : 1h30.

    Entrée gratuite – Réservation recommandée au 02.41.05.38.38

    Public : Adultes


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  • Aragon, lu d’ailleurs : Grèce / Congo, Journée d’études, 1er février 2014

    Aragon lu d’ailleurs (Grèce, Congo)

    Journée d’études ouverte à tous
    organisée par l’Equipe de Recherche Interdisciplinaire
    Elsa Triolet / Aragon (ERITA)

    Samedi 1er Février 2014

    Paris VII - Grands Moulins
    Bibliothèque Jacques Seebacher

    Bât. A, 5 Rue Thomas Mann 75013 Paris
    Métro Bibliothèque François-Mitterrand (ligne 14)

    9 h 00 - Assemblée générale de l’ÉRITA

    10 h 30 - Titika Dimitroulia, Université Aristote de Thessalonique :
    « La réception d’Aragon en Grèce de 1930 à 2013
     »

    Louis Aragon se fait connaître très tôt en Grèce, depuis les années 1930 déjà et son parcours est suivi d’assez près par les auteurs grecs de l’époque, qui sont en général francophones – il faudrait souligner la relation privilégiée entre les intellectuels grecs, la France et les français jusqu’après la guerre – et transfèrent le devenir littéraire et intellectuel français en Grèce. D’ailleurs, toute une génération littéraire, celle appelée « la génération des années 1930 » qui est aussi la génération du surréalisme, est tournée vers l’Europe, le modernisme et l’avant-garde – c’est la génération à laquelle appartient aussi l’ami d’Aragon Yiannis Ritsos. Le théoricien de cette génération, Yiorgos Theotocas, a commenté les Cloches de Bâle en 1935. En 1932, le communiste Nicolas Calas, une figure emblématique du surréalisme grec, avait traduit le « Front rouge » – bientôt, Calas allait participer à Paris au groupe surréaliste. Cité parmi les éminents surréalistes et modernistes de son époque, Aragon est classé en 1940-1950, par l’historien de la littérature grecque Alexandros Argyriou, parmi les écrivains qui inspirent les écrivains grecs – avec, entre autres, Huxley, Malraux ou Sartre.
    La situation historique en Grèce après la guerre, la guerre civile et ses conséquences, créent une dichotomie majeure dans les lettres : entre la droite et la gauche, les communistes et les autres. Aragon est aimé par les communistes et ignoré par les autres. Il est l’ami de Yiannis Ritsos, dont le parcours a par ailleurs beaucoup de points communs avec le sien et à qui il ouvre la voie de l’universel avec un texte de 1957. Il est le communiste, un des représentants les plus connus du réalisme socialiste. Aragon poète est plus au moins éclipsé, à l’exception du recueil Les Yeux d’Elsa. Sa période surréaliste – si nous osons parler de périodes dans son œuvre, lui qui les détestait – est passée sous silence par la gauche et ses romans ultérieurs passent en général inaperçus. Les Communistes sont publiés au moment même de l’implosion du socialisme réel, de 1989 à 1994. Juste avant, des œuvres comme Blanche ou l’oubli, Le Paysan de Paris, Anicet ou le Panorama, Les Aventures de Télémaque ou Le Traité du style n’ont pas eu le temps de trouver leur place dans le champ littéraire néohellénique. Aujourd’hui, la plupart de ces livres sont introuvables. Aragon est soit communiste soit surréaliste, méconnu de toute façon. Bien sûr, il y a toujours eu quelques textes, quelques traductions dans des revues, comme Nea Synteleia par exemple. En tant que traductrice de son œuvre, c’est ce que nous efforçons de changer, que nous espérons changer dans un avenir proche.

    14 h 30 - Anthony Mangeon, Université de Strasbourg : « Henri Lopes au miroir d’Aragon »

    Forte d’un recueil de nouvelles et de huit fictions, couronnée de plusieurs prix - dont le Grand Prix de la Francophonie (Académie française) et le Grand Prix littéraire d’Afrique noire à deux reprises - l’œuvre romanesque du Congolais Henri Lopes s’est placée d’emblée sous les auspices de Louis Aragon. C’est à l’excipit des Cloches de Bâle que La Nouvelle Romance (1976) emprunte en effet son titre, et on trouve de nombreux autres reflets dans les romans suivants : Le Pleurer-rire (1982) se donne ainsi à lire sur le mode oxymorique d’un Mentir-vrai, où rêve et réalité s’entremêlent dans un style alerte qui africanise par ailleurs le “roman parlant” ou le “récit oralisé” incarné entre autres par Aragon ; Le Chercheur d’Afriques et Sur l’autre rive multiplient également les clins d’œil à l’auteur d’Aurélien et du Roman Inachevé. Mais c’est surtout dans Le Lys et le flamboyant que la présence littéraire d’Aragon est la plus manifeste, au point qu’on pourrait lire ce roman comme une réécriture partielle de La Mise à mort en contexte congolais, ainsi que nous nous attacherons à le montrer. Une question se pose dès lors : et si, à l’instar de Céline, la postérité d’Aragon se trouvait aujourd’hui en Afrique ?

    Contact  :
    Corinne Grenouillet, MCF HDR,
    Université de Strasbourg
    corinne.grenouillet@unistra.fr


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