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Par ITEM (CNRS) le 29 Septembre 2012 à 13:16
Voici deux ans que l'équipe Aragon de l'ITEM consacre une partie de ses travaux et de ses séminaires aux murs d'images et de documents qu'Aragon avait façonnés et dressés avec soin dans son appartement de la rue de Varenne. Vaste entreprise à la fois improvisée et véritable composition, ces murs tracent à travers des milliers de fragments associés une passerelle d'images et de textes entre la mort d'Elsa et l'ombre de la sienne, dans la prolifération des signes, des secrets et le grand chaos de la mémoire.
A l'occasion des trente ans de la disparition d'Aragon, le 24 décembre 1982, l'Equipe Aragon de l'ITEM, en collaboration avec la direction du Moulin de Villeneuve (Bernard Vasseur et Caroline Bruant), Maison d'écrivain, propose le samedi 13 octobre 2012 une journée de communications sur ces murs, dont voici le programme:
10h: Caroline Bruant, directrice adjointe du Moulin de Villeneuve: "56 rue de Varenne" à Saint-Arnoult : un nouveau mentir-vrai".
10h45: Jacques Vassevière (Paris): "Le mur au tableau".
11h30: Alain Trouvé (PR, Reims): "La chambre d'Aragon rue de Varenne : scène privée ou arrière-texte ?"
Pause déjeuner: 12h30-14h00
14h: Maryse Vassevière (ancienne MCF Paris III): Les murs d’Aragon: « Sur un aveugle mur blanc».
14h45: Luc Vigier (MCF Poitiers, dir. Equipe Aragon): "Un jazz d'images".
Ces communications seront prononcées à côté de leur objet, avec l'exposition du reportage photographique de Claude Bricage sur les murs de la rue de Varenne et la chambre d'images d'Aragon dont la disposition a été reconstituée à l'identique par Caroline Bruant et son équipe, dans le prolongement des premiers travaux de l'exposition du Musée de La Poste où nous avions reconstitué un premier panneau.Ce sera l'occasion de découvrir des aspects biographiques émouvants ou énigmatiques, mais aussi de revenir sur l'activité créatrice d'Aragon dans les dernières années, son rapport amoureux à l'art et l'énergie scripturale transférée vers le champ des images, des collages, des associations et du jeu.
On peut d'ores et déjà consulter ici les communications présentées lors des séminaires de l'ITEM sur les murs d'Aragon (voir notre rubrique "Textes de conférences").
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Par ITEM (CNRS) le 7 Juin 2012 à 11:15
La revue Fontaine
Poésie, Résistance, engagement, Alger 1938-Paris 1947
« Revue de la Résistance en pleine lumière » selon son directeur et fondateur Max-Pol Fouchet, Fontaine naît à Alger au printemps 1939. D’abord revue au tirage confidentiel, essentiellement tournée vers la promotion de la jeune poésie, la revue ne tarde pas à s’emparer de questions telles que la place du poète dans la cité. Première des revues littéraires légales à s’opposer publiquement à l’idéologie de la Révolution nationale dès août 1940, elle devient l’un des acteurs majeurs du champ littéraire sous l’Occupation, suscitant parfois rivalités et jalousie. Louis Aragon, Paul Éluard, Pierre Emmanuel ou encore Pierre-Jean Jouve composent alors ses sommaires.
Avec une préface de Jean-Yves Mollier.2012
Domaines : Histoire contemporaine, Littérature XXe siècle, Guerre et société
Collection : Histoire
Format : 15,5 x 24 cm
Nombre de pages : 292 p.ISBN : 978-2-7535-1971-8
Disponibilité : en librairie
Prix : 16,00 €Préface de Jean-Yves Mollier
Naissance d’une revue (automne 1938-été 1940)
- Mithra et les origines de Fontaine
- Vers Fontaine : une continuité apparente
- Le premier projet de Fontaine
- Dans le champ des revues : une place en définition
Construire et résister. Juillet 1940-octobre 1942
- Fontaine dans la défaite (juillet-décembre 1940)
- Un projet poético-politique
- Vers l’acquisition d’une position dominante
- Produire Fontaine
Institutionnalisation et nouvelle concurrence. 1943-1944
- Un climat politique incertain (novembre 1942-mai 1943)
- Un projet politico-poétique
- Un champ des revues bouleversé
- Un fonctionnement à repenser
À Paris : le déclin. 1945-1947
- L’installation à Paris (automne 1944-printemps 1945)
- Un changement de modèle
- Continuer à exister
- Une fin pénible
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Par ITEM (CNRS) le 14 Mai 2012 à 11:22
Aragon romancier : genèses, modèles, réemplois
Recherche
Ce colloque international est organisé par l'équipe de recherche Traverses 19-21.
Après l’écriture inachevée de La Défense de l’infini, Aragon s’engage pleinement dans la forme romanesque avec Les Cloches de Bâle (1934). C’est aussi dans les années 1930, après avoir rencontré Elsa Triolet, qu’il fréquente directement et indirectement des linguistes – dont Jakobson – et se familiarise avec la pensée des « formalistes russes ». L’intérêt porté aux analyses que suscite la fiction en prose ne se démentira jamais chez Aragon : après 1960 encore, son questionnement sur les moyens de la fiction est réactivé par l’introduction de la pensée linguistique au sein des débats critiques, comme en témoignent La Mise à mort (1965), Blanche ou l’oubli (1967), ou l’objet complexe que constitue Henri Matisse, roman (1971). Le roman aragonien s’inscrit alors dans une perspective politique et poétique qui, jusqu’à présent, n’a été que fort peu étudiée dans sa dimension langagière, alors qu’il y a là un faisceau de problématiques qui l’ont accompagnée et alimentée : un tel constat invite à explorer le champ ouvert par cette singulière « conscience linguistique », indissociable d’enjeux fictionnels.
Trois axes permettront d’organiser la réflexion :
- la question de la (ou des) genèse(s) devrait permettre d’élucider les notables variantes et variations qui marquent les romans aragoniens depuis les hypotextes disponibles, jusqu’aux réécritures pour éditions successives. Mais le détour par l’étude génétique, champ quasi vierge des études aragoniennes, peut aussi jouer à un autre niveau : celui des modèles, notion présente au sens de « modèle grammatical » et de « modèle linguistique », sous la plume de l’auteur, et associée à la création d’un « style». L’attention à la langue d’Aragon permet dès lors de penser l’inscription de l’œuvre dans l’histoire de la langue littéraire : depuis la fin du xixe siècle, la littérature a progressivement associé à des faisceaux de traits langagiers des effets de sens particuliers, en une série de « patrons stylistiques » qu’Aragon ne cesse de reprendre et de retravailler – on songe par exemple à la transcription de la voix ou de la pensée en cours d’élaboration.
- la question des processus de textualisation viserait à évaluer, d’une part, comment ces processus, repérables dans les avant-textes, sont informés et infléchis par l’existence de ces « modèles », et, d’autre part, comment ils sont redéployés. Replacer la pratique aragonienne au sein de telles configurations permettra dès lors de mieux saisir sa situation dans les imaginaires du temps : romanesques – celui, notamment, de l’écriture de la subjectivité – et linguistiques – telle la prégnance, dans cette prose, des questions énonciatives.
- la question des réemplois rendrait enfin compte d’une généricité mouvante et insisterait sur une approche dynamique de l’emprunt. L’attention pourra être portée sur le « renouvellement » à l’œuvre dans le roman aragonien. La recherche s’attachera à préciser la question de l’intertextualité, pensée comme « entre-texte» et comme « intertextualité ouverte » caractéristique de l’interaction sociale des discours et de l’historicité des poétiques, dans une perspective relevant du dialogisme bakhtinien. La catégorie de « prédiscours » se révélera aussi productive : situer l’écriture romanesque d’Aragon vis-à-vis de ces « cadres prédiscursifs collectifs qui ont un rôle instructionnel pour la production et l’interprétation du sens en discours », c’est retrouver à coup sûr les « savoirs, […] croyances et […] pratiquesqui permettent de ré-historiciser une culture et une imagination parmi les plus fécondes de son temps.
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Par ITEM (CNRS) le 2 Mars 2012 à 10:24Josette Pintueles soutient sa thèse sur L’Œuvre poétique d’Aragon le 9 mars 2012
Josette Pintueles soutient sa thèse le 9 mars 2012, à 14 h :
L’Œuvre au défi : Aragon et la constitution de L’Œuvre Poétique
Thèse préparée sous la direction de Nathalie Piégay-Gros, Professeur à Paris-Diderot, Paris 7.
Membres du jury : Daniel Bougnoux, Professeur Emérite, Université Stendhal-Grenoble 3 ; Mireille Hilsum, MCF-HDR, Université Jean-Moulin, Lyon 3, et Philippe Roussin, Directeur de Recherches à l’EHSS.
Lieu : Université Paris-Diderot ( Paris 7). Grands Moulins,C, 6ème étage, salle Pierre Albouy. Station de métro la plus proche : BNF-François-Mitterrand.
Source: site ERITA
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